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Best Loser : Après 30 ans, victoire pour les Militants de 1982! 

As one people, As one nation..
En sel lepep, En sel nasyon..

Le compte à rebours des 180 jours pour que Maurice choisisse entre a) mettre à jour le recensement communal de 1972 ou b) abolir le Best Loser System ; a déjà commencé par la déclaration du Comite des Droits de l’Homme suite aux actions de « Resistans ek Alternativ ».

Le Deadlock

Les dés sont jetés : Entre Shakeel Mohamed  qui préfère l’option ‘mettre à jour le recensement communal de 1972’ sans pour autant connaître les conséquences pyromanes sur notre ile, Paul Bérenger misant  sur le statu quo pour des raisons ‘émotionnelles’ en proposant l’impossible : Constitutionaliser le BLS tout en souhaitant sa mort (tout dernièrement des réformes anti-démocratiques d’avoir des parlementaires sans passer aux urnes!) ; et Navin Ramgoolam souhaitant revoir le système du BLS sans pour autant préciser ses intentions démontrant ainsi son manque de sérieux – du bluff ; attendons que nos 180 jours se terminent pour voir ce que le destin nous réserve…

Le Principe du BLS

Le BLS se base sur un recensement communautaire de la population en quatre catégories : Hindous, Musulmans, Sino-Mauriciens et Population Générale de 1972. Le system applique un repêchage des ‘perdants’ d’une manière anti-démocratique pour compenser les catégories non-représentées au parlement. Ainsi, anti-démocratiquement, en 1983, Ramboly avec ses 16% de vote entra au parlement comme Best Loser tandis que Dr. Kasenally avec ses 47% ne fit pas admis.

Aussi, c’est facile de déjouer les garanties communautaires inexactes du système. En 2010, quand tout le monde pensait que Sik Yuen était candidat ‘Sino-Mauricien’, il était en fait candidat ‘Population Générale’. D’autre part, dans le ‘Jugement Seetulsing’, nous apprenons que durant le recensement de 1972, les Tamouls furent considérés comme ‘Hindous’ mais en 2000, les candidats de ‘Tamil Council’ s’identifièrent comme ‘Population Générale’. L’incohérence est que tandis que ‘Hindous’ et ‘Musulmans’ sont des appartenances ethniques, ‘Sino-Mauricien’ est une race et ‘Population Générale’ est « a way of life » ; et pour des raisons quelconques, un candidat, utilisant ses droits fondamentaux  de liberté d’expression et de conscience, peut être candidat  sous n’importe quelle catégories.

1982 : ‘Move’ historique de Bérenger

Quelques 14 ans après l’accession de l’Ile Maurice à l’Independence, l’alliance MMM-PSM infligea un sanglant 60-0 au  PAN (Parti de l’Alliance Nationale) de SSR. Des milliers des Militants mauve manifestèrent devant le parlement contre le BLS. C’est alors que Paul Bérenger fit voter un amendement historique  à la Constitution pour que les Mauriciens ne souhaitant pas déclarer leur appartenance communautaire lors des recensements puissent refuser de le faire – un ‘move’ historique qui, aujourd’hui, va forcer le Premier Ministre à venir de l’avant avec un projet de réforme électorale sans BLS.

Le BLS, se basant sur le recensement de la population dans l’une des quatre catégories, ceux ne souhaitant pas déclarer leur communauté, avec l’amendement de 1982, si aujourd’hui nous faisons un recensement de la population, celui-ci ne sera pas ‘complet’. En violant le principe même du BLS l’octroie des sièges sous BLS ne peut se faire. Le sondage d’« Afrobarometer » nous montre qu’entre choisir de se sentir Mauricien ou appartenant à un groupe ethnique, 24% des sondés se sentent uniquement Mauricien, 6 % se sentent plus Mauricien qu’ethnique et 59% se sentent autant Mauricien qu’ethnique. 30% de Mauricianisme pèsera lourd dans un recensement ! Ainsi, la première proposition ‘pyromane’ du Comite de Droit de l’Homme tombe à l’eau – pas de recensement.

Le Premier Ministre ; le parlement devant ses responsabilités !

Plus aucune échappatoire pour nos parlementaires : Le Premier Ministre est dans l’obligation de présenter une réforme électorale au parlement sans BLS. De tous bords, le gouvernement, l’opposition, les forces vives, la population ; nous martelons notre souhait pour une réforme électorale. Une progression vers l’avenir sans laisser les hantises du passé obstruer notre route est par l’abolition du BLS tout court. Réformons dans le vrai sens de « réforme » et dans 180 jours, à chacun d’assumer ses responsabilités devant l’histoire et d’honorer ses engagements devant le peuple !

Je parle de millions d’hommes à qui on a inculque savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. ~ A. Césaire, Discours sur le Colonialisme.

T.E.